Hier soir à Paris… Kurt Elling et Branford Marsalis
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Hier et avant-hier soir, le «All Stars Festival» annuel du New Morning débutait avec les très attendus Kurt Elling et Branford Marsalis.
Kurt Elling, disons le sans ambage, est le plus grand chanteur de jazz de notre époque. Il maitrise une virtuosité sans pareille lui permettant d'improviser sur n'importe quel thème comme le ferait un instrumentiste – un saxophoniste ténor de préférence car il cite Lester Young et Coleman Hawkins comme ses principales influences – au service d'une voix souple, chaude, qui peut être lisse ou rocailleuse et qui fait de cet homme un véritable prodige vocal.
La question que l'on se pose à chacun de ses concerts est la suivante : comment ce fait il que cet artiste exceptionnel soit – malgré ses douze albums, ses vingt ans de carrière, ses récompenses musicales diverses – ne sorte pas du circuit des clubs pour se produire dans des grandes salles de concerts comme Michael Bublé ou Gregory Porter? Bruce Lundwall, le mythique directeur du label Blue Note, nous avait fourni une explication très simple : « Il ne veut pas devenir le chanteur le plus célèbre du monde, il veut juste jouer la musique qu'il aime, ce n'est même pas une question de faire des concessions, il lui paraitrait grotesque et sans intérêt d'accepter d'enregistrer un album de standards comme le font tous les autres ».
Branford Marsalis est un partenaire idéal de Kurt Elling
Si Kurt Elling acceptait d'enregistrer – comme Michael Bublé, Harry Connick ou Diana Krall –les grands standards du jazz, il serait certainement un des chanteurs les plus populaires de la planète. Mais ce baryton a toujours refusé ce chemin qu'il juge trop facile et préfère revisiter un répertoire plus ou moins connu mais comme le ferait un instrumentiste. Et ce n'est pas son dernier album « Upward Spiral » enregistré avec le quartet de Branford Marsalis qui va le rapprocher d'une reconnaissance mainstream dont on rêve pour lui. Il y a certes des ballades mais elles sont abordées âprement, par la face nord d'un jazz résolument moderne et aventureux.
Les sets des deux soirées du New Morning furent nourris d'une rage fiévreuse totalement coltranienne. Branford Marsalis est un partenaire idéal de Kurt Elling car, comme lui, il a choisi une fois pour toutes de ne pas faire de concessions. Il abandonna il y a vingt ans le poste le plus envié et le mieux payé du show business américain (directeur musical du Tonight Show de Jay Leno) pour repartir célébrer Coltrane dans les clubs où la paye est souvent triste. Ils démarrèrent leur premier set avec un instrumental « The Mighty Sword » composé par le pianiste du quartet, Joey Calderazzo. Branford est alors au saxophone soprano, Kurt Elling attends sur un coté de la scène. Une façon de nous rappeler que nous sommes à un concert du Branford Marsalis quartet featuring Kurt Elling. Elling sort de l'ombre pour le deuxième titre et le concert commence pour de bon.
Branford et son quartet n'accompagnent pas Kurt, ce sont deux univers complémentaires mais qui aiment se défier, se pousser dans leurs derniers retranchements, obliger l'autre à une acrobatie nouvelle, à une parade inédite. Leurs joutes brillantes, imprévisibles, emportées rappelent les battles d'antant quand les musiciens se lançaient des défis qui se terminaient parfois à coups de poing en coulisses. Ce n'est évidemment pas le cas ici, ils s'amusent manifestement beaucoup, le public aussi.
Set List:
The Mighty Sword, Long As I'm Living, Só Tinha de Ser Com Você, Blue Gardenia, One Island to Another, There's A Boat Dat's Leavin' Soon for New York, Doxy, Practical Arrangement, The Return (Upward Spiral), I'm a Fool to Want You, Rhythm-a-ning
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